À l’origine, l’État de droit était considéré dans un système où les normes s’appliquaient de façon indéterminée à toute la population. Hans Kelsen considérait en revanche que les normes sont hiérarchisées : chaque norme se soumet à une norme supérieure qui la valide. Ainsi, la validité des normes est admise par leur subordination en chaîne. Il doit donc exister une norme suprême à laquelle chacune des normes inférieures puissent se rattacher. Ainsi, en France et/ou Haïti par exemple, la Constitution est la norme suprême, qui se situe au sommet de la hiérarchie des normes.
Cependant, avec les conventions et les pactes internationaux, la hiérarchie est souvent basculée quand les normes internationales et régionales sont ratifiées par un État partie, elles rentrent dans la législation nationale et abrogent toutes lois les sont contraires. Ainsi une convention ou un pacte ratifié peut devenir la norme suprême ensuite viennent successivement ou hiérarchiquement la Constitution, les lois, les décrets lois, les arrêtés et les règlementations administratives.
Chaque citoyen comme chaque institution est soumis au droit. Les organes administratifs doivent appliquer le droit en respectant les normes édictées par les autorités supérieures. L’État est lui aussi soumis aux normes juridiques, ce qui le légitime : son respect du droit l’empêche de posséder un pouvoir arbitraire. L’État étant une personne morale, il doit respecter le principe de légalité ; ainsi, toutes les lois ou règlements édictés doivent se soumettre aux normes supérieures pour être promulguées.
L’existence de tout État de droit se repose donc sur trois principes fondamentaux :
L’État est ainsi lui-même considéré comme une personne morale : ses décisions sont ainsi soumises au respect du principe de légalité, à l’instar des autres personnes juridiques. Ce principe permet donc d’encadrer l’action de la puissance publique en la soumettant au principe de légalité, qui suppose au premier chef le respect des principes constitutionnels.
Comme fondement. L’État de droit suppose donc l’existence d’un contrôle de constitutionnalité selon Kelsen. Compte tenu du caractère complexe d’un tel contentieux, il a proposé de le confier à une juridiction unique et spécialisée, ayant la qualité de Cour constitutionnelle. Dans le cas d’Haïti, La constitution amendée haïtienne a prévu la mise en place d’un Conseil Constitutionnel.